BICENTENAIRE

 
 

 

 
 

COMITE TERVUEREN-MONTGOMERY

 
     
     
 

Projet du Bicentenaire : attention à ce que le "Lunapark Bicentenaire" ne devienne pas une kermesse aux boudins avec guinguettes ici et là ... CONCRETEMENT, VOICI LE PROJET DU COMITE
 

I.   Va-t-on brader le patrimoine du site du Cinquantenaire ? (LaLibre - 14/6/2024)
II.   Ni OUI, ni NON, nous nous retrouvons en partie dans les deux positions
III.   Attention à ce que le "Lunapark Bicentenaire" ne devienne pas une kermesse aux boudins avec guinguettes ici et là ne plaçant pas le 50aire au cœur des préoccupations européennes
IV.   Et l'attractivité des musées, on en parle ?
V.   Concrètement, pour le bicentenaire de 2030
 

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le 17 juin 2024

 

I.   Va-t-on brader le patrimoine du site du Cinquantenaire ? (LaLibre - 14/6/2024)

 OUI - Marion Alecian : " ... D’une part, il me gêne dans la manière dont il a été amené sans concertation par les politiques. Comme pour le projet Kanal ou pour celui de la Bourse, il n’y a eu aucune consultation publique, aucun débat public en amont de la validation de ce masterplan. Nous avons découvert ce projet par voie de presse. C’est regrettable qu’on en soit encore là sur le plan démocratique à Bruxelles, d’autant plus quand on voit l’ampleur et l’investissement de ce grand projet culturel ... nous sommes convaincus qu’il doit devenir un lieu de mémoire et d’histoire de la construction européenne. En balayant ces collections, on ne joue pas le jeu de l’entretien de la mémoire qui nous paraît d’autant plus essentiel dans le contexte mondial actuel ... revaloriser le Musée de l’armée en un lieu d’histoire de la construction européenne ... dérives… à savoir l’événementialisation du site. Il ne faut pas instrumentaliser cette rénovation pour une opération marketing et touristique. Il faut un entretien régulier et permanent des musées et du parc. Car d’un point de vue urbanistique, nous pensons que ce parc doit conserver une fonction de parc. Il faut accepter qu’il y ait des moments de calme, de repos. Or aujourd’hui, le parc du Cinquantenaire est surexploité sur le plan événementiel, les arbres sont fragilisés. Il faut absolument y réguler les usages ... "

 NON - Marie-Laure Roggemans : " ... le masterplan du fédéral, bien qu’il mérite certains ajustements, tient ses promesses dans sa philosophie, son essence ... il est essentiel pour faire bouger l’ensemble du site .... cette idée de créer deux parcours libres et gratuits – l’un du côté du Musée d’art&d’histoire, et l’autre du côté d’Autoworld – qui traversent ces bâtiments et qui invitent à être curieux et, peut-être, à rentrer plus souvent voir des collections et des expositions ... Autant je soutiens à fond la philosophie de ce grand projet culturel, autant je suis très sceptique à l’idée même d’imaginer de déménager le Musée de l’armée le temps du bicentenaire. D’autant plus que dans notre pays, on le sait, les enjeux communautaires ne sont jamais bien loin ... "

 
II.   ni OUI, ni NON, nous nous retrouvons en partie dans les deux positions

Nous nous retrouvons en partie dans les deux positions exprimées par Marion Alecian et Marie-Laure Roggemans, avec un méta point de vue nourri par l'expérience des environs du quartier européen. En particulier par ce qui s'est passé et se passe encore avec certains sites et bâtiments des environs du parc Léopold : le Musée Wiertz, l’Institut Eastmann, l’Institut d’anatomie, voire la tour Eggevoort.

Le vide, la sous occupation, voire la mésoccupation, est facteur d’envahissement par d’autres acteurs que le culturel et le public.

Le pire qui puisse arriver au 50aire ne serait-il pas de rester dans la situation de sous-occupation actuelle avec un Autoworld qui fonctionne bien (favorisé par certaines personnalités politiques, correctement financé et géré par le privé), avec les institutions européennes aux aguets (pour mettre la main
à peu de frais sur un endroit prestigieux) et avec certains acteurs privés qui ambitionnent de convertir le site du 50re en "Lunapark Bicentenaire".
 


III.   Attention à ce que le "Lunapark Bicentenaire" ne devienne pas une kermesse aux boudins avec guinguettes ici et là ne plaçant pas le 50aire au coeur des préoccupations européennes

Il faut que cela bouge enfin si on ne veut pas voir se reproduire, à une bien plus grande échelle, ce qui a été mis en place et pourrait se mettre en place autour du Parlement européen.

Un musée de l’Armée, de la guerre, de la défense ne prend-t-il pas bien plus de sens aujourd’hui dans le contexte de réarmement actuel ? Ne s'agit-il pas de thématiques devenues fondamentales, qu’on le souhaite ou non ?

Le sommet du G7 de Bari actuellement en cours ne tourne-t-il pas autour de ce genre de question quand il s’agit de continuer à appuyer l'Ukraine dans sa résistance contre la Russie ?
 
La défense de l’Europe face à la Russie, la Chine et peut-être bientôt face au repli États-Unien n'est-elle pas devenue fondamentale ?

Comment accepter un "Lunapark Bicentenaire" détruisant l
es expositions de la halle de l'Antiquité, dans les Arcades, de la
halle Bordiau, de la salle des Armes et Armures (rénovée en 2022) qui déroule, comme d’ailleurs dans tout le musée de l'Armée, une grande partie de l’histoire européenne ... Comment accepter la destruction d'une bonne partie du musée de l’Air, des réserves, des bureaux du personnel, des ateliers et des laboratoires ?

Les expositions permanentes
dans la halle Bordiau consacrées à l'apparition des États Baltes, de la 1re République d'Ukraine, de la Finlande, de la Tchécoslovaquie et de la Pologne indépendante, à la montée des extrémismes, à la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, au débarquement de Normandie, à la déportation et à la Shoah ne sont-elles pas la démonstration que le musée de l'Armée est capable d'entrer dans la deuxième partie du 21e siècle en prolongeant naturellement ses expositions dans la période post 45 ?

   

   


Qu'attendons-nous pour permettre au musée de l’Armée, voisin immédiat des institutions européennes, pour se saisir de cette opportunité pour légitimer encore plus sa présence dans le parc du 50aire ?

Tout particulièrement en couvrant :

 le statut européen de la Belgique,

 la défense européenne en tant qu'élément central de,

 la construction de l’Union.

Il est temps de placer le 50re au cœur des préoccupations européennes. Il est aussi temps de faire du musée de l'Armée un espace de réflexion (conférences-colloques) l'inscrivant dans la dimension européenne "Bruxelles, capitale de l'Europe" pour légitimer encore plus sa présence et renforcer son attractivité et l'envie d'aller
voir le musée de l'Armée.

Que lui faut-il si ce n'est des moyens après des années de désinvestissement chronique ?

 


IV.   Et l'attractivité des musées, on en parle ?

La gratuité d'accès aux musées n'est-elle pas une décision politique? Elle peut s'imaginer pour remettre le rôle éducatif des musées au cœur des préoccupations des ministères de l'enseignement.

Est-il
pour autant nécessaire de faire un parcours déambulatoire au travers des halles Bordiau et de l'Antiquité en passant par les arcades pour l'obtenir ? Il s'agit d'un beau projet mais est-il réalisable, dans sa conception actuelle, car il videra ou endommagera les expositions les plus modernes des deux halles Bordiau et Antiquité et portera une atteinte majeure aux musées et, - si ces musées restent payants - retirera donc ce qui provoque l'intérêt du public, entraînant plus encore un assèchement de leurs recettes propres, de leurs moyens d'investir ?

Il est possible de renforcer l'accès aux musées par des entrées directes dans les musées à partir de l'esplanade et par une billetterie commune sous l'esplanade. Il s'agit du projet d'entrée souterraine à partir de Merode dont visuel dans l'article "Le méga-projet pour le site du Cinquantenaire prend lentement forme" :


 


V.   Concrètement, pour le bicentenaire de 2030

La ministre Lahbib ayant renseigné le 6 juin 2024 "... y voir consacrés 88.600.000 € (77.000.000 € pour les travaux + 11.600.000€ pour les études), auxquels s’ajoutent 18.650.000 € via Beliris pour la rénovation du parc ...", prenons nos calculatrices :
 
0)    (rénovation du parc :    budget 18,65 millions € via Beliris - sans fermeture de la trémie)
 
1)    études   budget 11,6 millions €

2)   déploiement du musée de l'Armée dans la halle Bordiau avec une exposition Post 45 dans la foulée - et tout en les préservant - des expositions permanentes entre-deux-guerres, 1939-1945, résistance etc :    budget +/- 3 millions € pour la halle Bordiau, auquel il faudra ajouter un budget similaire de +/- 3 millions pour la halle de l'Antiquité dans le cadre d'une coopération Bicentenaire 2030 à réaliser entre les Établissements Scientifiques Fédéraux (ESF)

3)   refinancement des ESF (MRAH & MRA, IRPA) à hauteur de 10 millions € par ESF en 10 ans pour renforcer leurs attractivités   budget +/- 30 millions € (hors dépense rénovation/acquisition bâtiments)

4  renforcement de l'accessibilité des musées en créant à partir de Merode une entrée souterraine menant à une billetterie commune avec des corridors aux musées :    budget +/- 40 millions €

 
Rapide calcul 76 millions € hors parc (sans fermeture de la trémie).

 Nous sommes dans les clous du budget disponible annoncé de 77 millions €. Exit donc les 160 millions €, dont la moitié n'existe pas/plus, annoncés par les ministres Lalieux et Dermine.

 

Le comité Tervueren-Montgomery