COMITE TERVUEREN-MONTGOMERY

  
     
 

Etterbeek: 150 logements, des commerces et des bureaux au Cours Saint-Michel par Besix Red / Immobel (LaCapitale - 28/03/2021)

  
     
 

Le bâtiment a abrité la banque ING pendant de nombreuses années. - Elio Germani

  
 

Par Gauvain Dos Santos | Publié le 28/03/2021 à 19:21

  
     
  Le grand bâtiment qui abritait la banque ING ne sera pas démoli. Sa structure sera conservée mais les façades seront totalement refaites. Une demande de permis a été déposée par les promoteurs qui veulent à tout prix éviter le conflit avec les riverains.

L’avenir du Cours Saint-Michel commence doucement à se préciser après des années d’incertitude. Septembre 2020, le promoteur Immobel et le groupe de construction Besix Red ont présenté aux riverains leur projet de rénovation du quartier etterbeekois.

« Nous souhaitons faire les choses correctement. Nous sommes ouverts à toutes les remarques que pourraient formuler les riverains. Nous avons déjà fait une séance d’information et nous en referons d’autres », affirme Adrien Puylaert, Immobel Developer.

Il faut dire que le projet suscite depuis plusieurs années les plus grandes craintes pour les habitants de ce quartier plutôt calme. La rénovation du Cours Saint-Michel sera lourde. « On s’attend à voir passer des camions pendant des mois. Il va y avoir de la poussière, du bruit et des embouteillages. Il est crucial de faire en sorte que cela produise le moins de nuisances possible », observe-t-on au sein du comité de quartier Tervueren-Montgomery.		  
     
 

 
     
  La pièce centrale du projet est un imposant bâtiment de bureaux de 70.000 m² datant des années 60 encore occupé par la banque ING à laquelle s’ajoute la construction rue Père de Deken de 4 immeubles d’habitations concentrée. L’ancien siège d’ING ne sera pas entièrement démoli. Sa structure sera conservée mais ses façades qui coupent la lumière seront détruites pour être remplacées par de larges baies vitrées.

L’espace réservé aux bureaux devrait pouvoir accueillir 4.000 à 5.000 travailleurs. Un espace de restauration tendance et cinq commerces de proximité devraient être implémentés. Niveau logement, on parle de 150 appartements concentrés sur 140 mètres dans les 4 blocs d’immeubles de 6 à 8 étages. Les riverains jugent toutefois que ces bâtiments seront trop élevés et que leur hauteur doit être revue à la baisse. Le projet prévoit un parking vélo de 500 places, un parking pour 350 voitures et 36 places de stationnement pour les habitants. Niveau mobilité, les habitants craignent que ces places ne soient pas suffisantes pour absorber le flot d’employés.		  
     
 

 
 

Les promoteurs veulent créer des espaces verts. - Immobel

  
     
  Du côté des promoteurs, on affirme que le futur développement offrira une « reconnexion entre les quartiers au moyen d’une promenade urbaine publique ». Les surfaces d’espaces verts devraient être multipliées par trois. Pour le comité du quartier St Michel, il n’est cependant pas question de considérer les toitures vertes et les promenades urbaines construites sur dalle comme des espaces verts.

« Notre volonté est de rendre le site Cours Saint-Michel à ses habitants, en ramenant la qualité de vie au cœur du quartier », affirme Pascal Uyttendaele, directeur de Projet Besix RED. « Notre concept de parc ouvert – habité par des fonctions de bureau, de logement, ou de commerces – et traversé par une promenade urbaine permettra une véritable reconnexion au tissu urbain existant, tout en incarnant un lien fort entre le haut et le bas de la commune d’Etterbeek ».		  
     
 

 
 

Projection du futur bâtiment. - Immobel

  
     
  Une déclaration qui ne semble pas encore avoir convaincu les membres du comité de quartier qui jugent le projet pas assez mixte. Dans une lettre adressée aux riverains au mois de décembre, ces membres demandent un espace où « la fonction logement serait répartie sur tout le terrain afin de créer un nouveau pôle de vie animé favorisant une meilleure intégration des quartiers riverains entre eux. »

Il a également été suggéré de créer un nouvel accès direct depuis le futur parc qui mènerait directement à la station de métro Thieffry. Pointant des problèmes de sécurité déjà existants, les critiques relèvent que cet accès pourrait favoriser la fuite de petits délinquants.

Ce sont tous ces éléments qui vont devoir être négociés entre les défenseurs du quartier et les porteurs du projet. Ces derniers, qui ont décidé de jouer cartes sur table et de ne rien cacher aux riverains avant d’entamer les procédures, espèrent que l’enquête publique pourra se faire à l’automne.

Gauvain Dos Santos