FRICHE JOSAPHAT  -  interpellation de la Commission du Développement territorial du Parlement Bruxellois au sujet de la réponse de la Société d'Aménagement Urbain (SAU) du 19 décembre 2017  :  la SAU argumente sur la forme alors que nous demandons un débat public sur le fonds (14/01/2018)

 
 

 

 
 

COMITE TERVUEREN-MONTGOMERY

 
     
  PETITION - Projet d’aménagement de la ZIR n°13 (gare ferroviaire Josaphat)  
  PETITIE - Project van ruimtelijke ordening voor de Zone Regionaal Belang 13 (treinstation Josaphat)  
  « Josaphat : Vivre et travailler dans un parc » - Evere : Interpellation citoyenne (29 juin 2017)  
  « Josaphat : Vivre et travailler dans un parc » - Schaerbeek : Interpellation citoyenne  
     
  Note de mobilité - Test du projet évolué de Plan d’Aménagement Directeur Josaphat (novembre 2016)  
     
 
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De : Krysia Sobieski
Date : 14 janvier 2018 à 19:01
Objet : projet d’aménagement de la ZIR n° 13, ancienne gare de triage Josaphat à Schaerbeek

 

A l'attention des Membres de la Commission du Développement territorial du Parlement Bruxellois

 

Mesdames, Messieurs,

 

Concerne le projet d’aménagement de la ZIR n° 13, ancienne gare de triage Josaphat à Schaerbeek


Nous vous écrivons au nom de nombreux riverains, habitants des quartiers voisins au site ferroviaire Josaphat regroupés en « Comité de la friche Josaphat », comité soutenu par les Comités de quartier schaerbeekois environnants ainsi que les Comités de quartier des communes avoisinantes qui seront inévitablement impactées par le projet.

 

Nous nous étonnons des justifications avancées par Monsieur Gilles Delforge, directeur de la SAU qui argumente sur la forme alors que nous demandons un débat public sur le fonds.

 

Face au refus de la SAU d’ouvrir un véritable débat avec les citoyens et de prendre en considération nos arguments, nous vous interpellons sur tous les points de notre pétition et sur les raisons de notre opposition à ce projet démesuré. Pour une information complète, nous vous joignons en fichier attaché le texte de ladite pétition ainsi que celui des deux interpellations citoyennes de Schaerbeek et d’Evere.

 

Interpellation de la Commission du Développement territorial du Parlement Bruxellois au sujet du projet d'aménagement urbain de la Friche Josaphat (17/12/2017)


https://www.terdelt.be/projet-josaphat-1/


 

Quant aux arguments avancés par la SAU le 19 décembre 2017:

 

Réponse de la Société d'Aménagement Urbain (19/12/2017) - à la suite du folder "Vivre et travailler dans un parc"

&

Courrier réponse en néerlandais à la suite du folder "Wonen en werken in een park" (19/12/2017)


 

Qu’en est-il de la concertation?

 

*   2004: AR passé au Moniteur.

*   Juin 2014: réaction de l’asbl Comité de quartier Terdelt suite à une prise de connaissance du projet par la presse, Comité qui s’est opposé au projet tel que planifié.

*   Décembre 2015: Réunion d’information: seuls les riverains ont été invités. 180 personnes se déplacent. Les riverains sont sortis de cette réunion, consternés et inquiets 

*   Février 2016 : Nouveau courrier d’interpellation des pouvoirs publics par le comité Terdelt et de demande d’adaptation du projet, non suivi d’effet..

*   Mars 2017: Suite à la pétition déposée fin janvier 2017 auprès des instances responsables, mise en ligne par la SAU et distribution d’un folder « publicitaire » de présentation immobilière. Ce folder fait fi des problèmes fondamentaux de surdensification et de mobilité qui sont les principales préoccupations des riverains et objets de la pétition. http://www.josaphat.brussels/fr

*   Décembre 2017: lancement du marché public pour la 1ère phase des travaux alors que le PAD n’a pas encore été établi ( !). Ce marché public est orienté uniquement vers les professionnels de l’immobilier. http://www.josaphat.brussels/fr/actualites/josaphat-le-dialogue-competitif-une-procedure-innovante

Contrairement à ce qui est affirmé par la SAU, les documents de marché ne sont pas « librement consultables » par tous, puisqu’il faut demander nominativement un accès avec mot de passe, délivré par le bureau d’avocat Baker & McKenzie, et que les informations qui pourraient être reçues sont « confidentielles ».


Des informations: oui, il y en a eu.

 

Mais toujours à posteriori, données avec parcimonie ou périmées et sans débat démocratique. C’est d’autant plus inacceptable que nous sommes ici en présence d’un projet « public » , réalisé par une société publique (SAU) profitant du soutien des autorités publiques, qui ont même adapté la législation (COBAT) pour faciliter le développement de tels projets, et qui aura encore l’avantage de voir les permis délivrés par la même autorité publique ( !), situation interpellante pour les riverains se sentant forts démunis et privés de toute possibilité de consultation en temps utile.

 

Qu’en est-il du saucissonnage?

 

Est-il acceptable que la première phase du marché public soit lancée avant le PAD? PAD qui nécessite des études d’incidences récentes. Ce projet pharaonique exige des études d’incidences globales sur l’ensemble du programme, sans exclure la première phase. Nous appelons cela du saucissonnage.

 

De nouvelles études d’incidences doivent être réalisées à plusieurs périodes de l’année et aux heures critiques. Nous rappelons que les documents reçus via la Commission d’Accès aux Documents Administratifs (CADA) sont, selon leur propre dire,  « périmés ».


Qu’en est-il de la mobilité? Point essentiel

 

*   Non seulement les études d’incidences en matière de mobilité sont périmées, mais encore elles ne correspondent plus à la réalité de l’année 2017, année record en matière d’embouteillages dans la Région bruxelloise.

*   L’option de construire par phases et de s’arrêter quand ce sera bouché,  exprimée par un membre du gouvernement bruxellois, est tout le contraire d’une démarche politique responsable.

*   Parler d’une situation « acceptable » en terme de mobilité, pendant toute la durée du projet, ne tient pas compte de la réalité. Acceptable? Tolérable? Supportable? Et après?

La friche se trouve sur axe de communication important de la Région bruxelloise, sans compter l’accès à l’aéroport.

Dans le plan prévu par la SAU, le site lui-même est enclavé, avec des accès extrêmement limités. On n’ose imaginer la situation en heure de pointe du matin et du soir, quand les milliers d’habitants du site rencontreront les milliers de riverains et les centaines de parents de la nouvelle école prévue sur le site aux deux malheureuses entrées du site…Le slogan « Vivre et travailler dans un parc » lancé par la SAU deviendra tôt ou tard pour les habitants et les riverains « Vivre et travailler dans un parking ».

*   Quelles mesures préventives ont-elles été envisagées en matière de mobilité. « Construire par phases et s’arrêter quand ce sera bouché ! ». Pour plus de compréhension, nous vous joignons le plan très explicite fourni par la CADA (p. 33, 39 et 43 de l’Etude de mobilité - Projet évolué - 20161108). 


Qu’en est-il de la biodiversité?

 

*   Maintien des talus, nous répond la SAU !!! Comment faire autrement dans un site en cuvette et enclavé, traversé par une ligne de chemin de fer … futur RER !!!

Nous savons tous que ce site est une ancienne zone industrielle qui « aurait déjà été dépolluée »? A quelle profondeur? Depuis, la faune et la flore qui participent au nettoyage des sols et de l’atmosphère ont repris leurs droits. Selon les naturalistes, nous sommes en présence actuellement du troisième espace vert bruxellois en terme de biodiversité.

*   Nous savons que des carottages doivent être effectués avant la première phase de construction. Nous souhaitons être informés des résultats de ces analyses.

*   La première phase va détruire ce que les citoyens en collaboration avec « Josaph’air » ont développés depuis plusieurs années: création de petits espaces de culture, recupkitchen, lieux sauvages non aseptisés de rencontre, de dialogue, d’échange : tout ce que réclament actuellement les bruxellois à cors et à cris et qui permet une véritable cohésion sociale.

 

*   Nous attirons votre attention sur la première photo publicitaire du site: « Vivre et travailler dans un parc ». Où se trouve la verdure? Essentiellement sur les toits !!!

 

Nous savons que la Région bruxelloise a besoin de logements.

 

Malheureusement, ce projet ne tient pas compte des avis des riverains et des comités de quartier et ne s’inscrit pas dans une politique globale, réfléchie et durable, en matière immobilière à Bruxelles.

 

Nous souhaitons un quartier aéré, intégré et acteur d’une véritable cohésion sociale. Nous ne pouvons ni concevoir ni accepter que le projet se limite à une succession d'immeuble à appartements d'hauteur variables, sans âmes et sans espaces collectifs de qualité. D'autres projets sont possibles et nous rappelons notamment qu'un ambitieux projet d'eco-quartier avait été proposé en 2006 par les communes d'Evere et de Schaerbeek, un projet de ce type nous parait mieux répondre au concept de bon aménagement des lieux qui devrait guider toute démarche publique d’urbanisation durable et qualitative.

 

Nous ne voulons pas que le projet se fasse au détriment de la qualité de vie des quartiers et communes avoisinantes, rendant la vie de ces quartiers insupportables et entrainant des probables nombreux départs. 


C’est dans cette optique que les comités de quartier se mobilisent et interpellent leurs représentants élus à la Région bruxelloise.


Pour le Comité de la friche Josaphat

Krysia Sobieski; 12 rue Arthur Roland à 1030-Schaerbeek