Koninklijk Museum van het Leger en de Krijgsgeschiedenis (Legermuseum)

Musée Royal de l'Armée et d'Histoire Militaire (MRA) - Cinquantenaire

 
 

 

 
 

 

 
 

Bref, la vache à lait mangera des cacahouètes

(Tervueren-Montgomery - 25/6/2021)

 
 

 

 
 

 

Le second article du VIF en date du 23/6/2021 Plan stratégique du WHI: derrière les chiffres sur cette affaire du Musée de l’Armée bientôt siphonné révèle que la Ministre de la Défense Ludivine Dedonder confirme que le projet de vision stratégique sur cinq ans a bien été initié par elle. Ce plan a été rédigé par :

·        un directeur-adjoint qui n’a pas le droit de l’être (lire l’audit de la Cour de Comptes),

·        un chargé de mission ¼ temps,

·        un président du Conseil d’Administration qui interfère donc dans la séparation des missions, comme du reste

·        un membre du cabinet ou un Inspecteur des Finances.

Cerise sur le gâteau : aucune de ces personnes n’est membre du War Heritage Institute depuis plus de 4 ans, et aucune n’a jamais été membre du personnel du Musée royal de l’Armée, qui sert désormais de « vache à lait » à ceux qui veulent enrichir les régions flamande et wallonne.

Aucune de ces personnes n’a de compétence muséale probante positive. Le directeur-adjoint qui n’a pas le droit de l’être a certes travaillé au musée de la commune de Zonnebeke : il y aurait laissé de mauvais souvenirs et une dette abyssale (lire Conservator Franky Bostyn verlaat Memorial Museum). Etrange légitimité contraire à la logique qui voudrait qu’on demande au comité directeur pour décider de l’avenir de l’institution.

La ministre  Ludivine Dedonder insiste sur l’ancrage local. Sa position s’écarte de la raison pour laquelle le War Heritage Insitute avait été créé ; celle de faire des économies d’échelle en regroupant 4 entités de la Défense (*) ...

Cette décentralisation va au contraire démultiplier les coûts : comment l’expliquer ?

Sous prétexte d’égalité, les quatres « sites » dans les régions institués sont en fait les réserves du musée et, à part le fort de Breendonk ou le Boyau de la Mort, des hangars de caserne qu’il faudra noyer d’argent pour les rendre visitables et respectueux des standards muséaux.

D’où vient l’argent et le personnel ? A part les deux entités citées, uniquement de Bruxelles au travers du Musée royal de l’Armée (MRA). Avec 5/6 de l’argent et 3/4 du personnel hors de Bruxelles, autant dire qu’on sait qui sera la belle au bois dormant. Bref, cette décentralisation permettra de vider le MRA pour valoriser les sites régionaux.

Le comble : le MRA, qui a enrichi ses collections durant un siècle, et qui est normalement le site principal (cfr loi WHI de 2017) avec 115.000 sur les 130.000 objets (90% des collections du WHI provient du MRA), n’aurait plus qu‘une voix sur les 5 directeurs, plus le directeur général, qui formeraient désormais la direction du War Heritage Institute : autant dire que le dépeçage sera d’autant plus facile qu’il sera légitimé par l’apparence d’une forme démocratique.

Comment donc ne pas croire le journaliste Rogeau quand il écrit « le Musée de l’Armée bientôt siphonné ? ». Nous vous invitons à supprimer le point d’interrogation.

Enfin dans le Vif de cette semaine on peut aussi lire : les "Belgicains constituent 32 % de la population, les « je m'en foutsites » 22 % et ceux qui veulent plus de pouvoir au fédéral 13% - les indépendantistes seulement 15,4 % en Flandre, 5,4 % en Wallonie: soit 12% ... et on suit aveuglément cette minorité dans ses fantasmes

 

(*) fort de Breendonk, Musée royal de l’Armée, Pôle Historique et Section mémorielle des Invalides de Guerre

Complément : « la vache à lait mangera des cacahouètes. »

-        le comité de direction semble discuter, émettre des réserves quant au gaspillage ? On le chapeaute avec des directeurs de sites mis sur pied d’égalité financière et en termes de personnel - le hic est qu’il vont diriger des hangars avec quelques centaines de pièces : donc, prochaine étape, on va mettre des pièces venant de Bruxelles pour se justifier.

-        grâce à cela, on aura un comité de direction qui votera toujours en faveur de la décentralisation des collections à Bruxelles, à 4 contre 1

-        on crée une « vision stratégique » avec 3.348.000 Euro de budget en 5 ans. Mais saupoudrés partout, cela donne 100.000 Euro/an et par site, donc sans impact. Des cacahouètes pour la MRA. En parlant de cacahouètes, nous avions dénoncé une exposition temporaire en 2018 « Au-delà de la Grande guerre ». Elle était gratuite à la demande du premier ministre Charles Michel et avait coûté un million en un an. Interrogé par le VIF, le directeur Jaupart avait justifié cela de la sorte « les 800 000 euros dépensés pour l'exposition sont des cacahuètes ! » (Le Vif 2018, pour rappel L'expo sur la Grande Guerre au Musée de l'armée n'est pas un gaspillage d'argent public).

-        Le MRA est peut-être difficile à gérer pour les directeurs, mais il rapporte de l’argent. Si le prix de la billetterie augmentera, l’argent n’ira pas pour le musée. Or le MRA doit poursuivre sa réforme, mais on lui octroie moins de moyens sous prétexte de créer des musées ailleurs ...

Bref, la vache à lait mangera des cacahouètes.

 

 
 

 

 
 

 

 
 

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