La
ministre de la Défense DEDONDER est venue présenter lundi 6 septembre
dernier le plan stratégique de 5 ans pour le « War Heritage Institute »
sur son site principal, le Musée royal de l’Armée (MRAHM), avec un
leitmotiv : Allez, DU NEUF, ON RENOVE.
Argent
: On fait comme à Washington
DC - 157 millions d'euros (M° Euros) pour les 3 musées du
Cinquantenaire. Mais de cet argent, quel est la part de la Défense et
pour le site MRAHM ?
Personnel : Toujours
pas un mot de
la "Famiglia" à la tête du War Heritage Institute
et de
Maître Corbeau, sur un arbre perché.
"Après les chars, les avions".
Le directeur JAUPART a déclaré pour sa part qu'il n'y aura plus de char
au Musée Royal de l'Armée, sans préciser comment il va expliquer les
techniques de combat de la 2e guerre mondiale et de la guerre froide
sans chars ... Ne devrait-il pas aller de soi qu'une sélection des
meilleures pièces
(il y a plusieurs centaines de véhicules dans le patrimoine du musée)
puisse être faite pour illustrer cela sur le site le plus visité et le
plus important du WHI ?
Et d'ajouter - concernant les avions - qu'il est question de remplacer
des avions civils par des avions militaires. Mais quand la Régie des
Bâtiments devra réaliser les travaux de rénovation de la Halle de l'Air
dans le cadre de la rénovation "Bicentenaire" du Cinquantenaire, on aura
beau jeu de tout envoyer dehors, ailleurs, et comme pour les chars, pas
question de revenir.
Heureusement que le gouvernement bruxellois a fait classer les salles
Historique et Technique...
Et ce
chantier : à quel prix et avec quel argent ?
Car la
réalité est là : le musée MRAHM sert entre-temps de vache à lait à
des intérêts locaux. Chacun reçoit équitablement 100.000 euros par
an et par « site » (en fait , les réserves de gros matériel du MRAH :
10% des objets) pendant que le Cinquantenaire (90% des objets) attendra.
Il serait (au conditionnel) rénové en ... 2030 (sans que la réforme de
2024, déjà bien préparée, ne vienne troubler ce beau plan ?).
Les
journalistes ont bien mis l'accent sur le problème : le montant.
L'Europe et Beliris prévoient 157 M° Euros pour la rénovation
"Bicentenaire" du Cinquantenaire, dont plusieurs dizaines de M° déjà
engagés pour les toitures.
Logiquement le MRAH devrait disposer de la moitié du solde de 120-130
(?) M° Euros, soit 60-65 M° Euros. Mais le MRAHM les recevra-t-il ?
C’est loin d’être certain. Le site doit être « rénové » avec des
exigences en matière de durabilité. Or, il y a des doutes sur la qualité
du travail : l’isolation déjà placée aux Musées royaux d’Art et
d’Histoire est-elle optimale ? A-t-on programmé de placer des panneaux
solaires et des citernes d’eau de pluie pour réduire les factures
d’énergie et d’eau de ces énormes bâtiments?
Et
après tout cela, si cela se fait, quel montant pour améliorer les salles
d’exposition, conserver les collections à Bruxelles ? Le MRAHM demande
beaucoup et la direction du WHI prétend tabler sur un PPP.
Les
propos de la Ministre DEDONDER et du directeur JAUPART ne résistent pas
à l'épreuve des montants. Et ce ne sont pas des belles paroles qui vont
rassurer : la Halle de l'Air demanderait à minima 50 M° Euros de
rénovation du bâtiment.
Nul
besoin d'être Ministre ou directeur pour comprendre et savoir calculer.
La
visite du lundi 6 septembre 2021 n'était-elle pas une belle opportunité
pour annoncer des engagements forts afin de donner un cap au navire
amiral MRAHM (90% des collections du WHI) ? N'était-ce pas le moment de
rassurer et d'amener tout le monde à adhérer au plan stratégique ?
Mais
cela n'a pas été le cas, le plan stratégique s'avère toujours être un
agenda caché visant à dépecer le MRAHM, une institution fédérale sise à
Bruxelles au profit des autres régions. Ce saupoudrage des moyens entre
2021 et 2025 n’est pas un bon signal. Toujours pas un mot sur
la "Famiglia" à la tête du War Heritage Institute
et
Maître Corbeau, sur un arbre perché.
Des responsables du MRAHM estiment que les conditions d'une
"régionalisation" partielle des collections du musée pourraient être
réunies dans quelques années.
La
Ministre de la Défense n'est-elle pas simplement venue le lundi 6
septembre faire "de la communication" en utilisant comme parapluie
l'Europe et Beliris ?
Il
semble que les journalistes ne s'y sont pas trompés et l'ont fait savoir
en quelques heures à peine en se penchant sur un détail à 250 millions
d'euros et en concluant : encore un projet qui risque de se heurter aux
dures réalités belges.
Tervueren-Montgomery, le 14 septembre 2021 |